De Louvencourt-Poniatowski Guillaume

Mon oncle Marie-André Poniatowski

Marie-André Poniatowski
Marie-André Poniatowski avec Elena
Marie-André Poniatowski enfant
Dessin réalisé par Marie-André Poniatowski, alors soldat de la 1ère DB polonaise
Carte memoriam de Marie André Poniatowski
Caveau de la famille Poniatowski (Mont-Notre-Dame dans l’Aisn
Tombe de Marie-André Poniatowski

Mon grand-père André Poniatowski

Mon grand-père André Poniatowski (1899-1977) et le général Eisenhower
Mariage d’André et de Frances
Avec le Général Giraud
Avec le Général Giraud

Carrière militaire d''André Poniatowski

Documents divers sur André Poniatowski

Lettre du Général Giraud à mon grand-père André Poniatowski
Lettre du Général Giraud à mon grand-père André Poniatowski
Ordre de mission
Rapport du Colonel Paillole concernant André Poniatowski
Rapport du Colonel Paillole concernant André Poniatowski
Rapport du Colonel Paillole concernant André Poniatowski

PLANNING DU VOYAGE DU GÉNÉRAL GIRAUD EN JUILLET 1943 AUX U.S.A

Retracé à l’époque des faits par le prince André Poniatowski, alors chef de cabinet du général (Document inédit).

 

Vendredi 2 juillet – Alger/Marrakech. Reçus au terrain de Marrakech par le colonel américain commandant la Base aérienne.

Nous trouvons à Marrakech l’avion Douglas C.54 que le gouvernement américain avait mis à la disposition du Général.

3 juillet – Envol à 7 heures du matin et arrivée à Dakar à 13 heures (heure locale) soit 7 heures de vol. Reçus au terrain de Dakar par le colonel américain commandant la Base aérienne, le général de Boisboissel, le gouverneur général Boisson.

L’avion ayant été équipé spécialement, le réservoir supplémentaire lui donnant 21 heures de vol, il est décidé que nous irons directement de Dakar à Porto-Rico. La durée du voyage est estimée à 17 heures et la distance est de 3 200 miles. Cet itinéraire a l’avantage de nous faire éviter les escales de Natal, Belem et Trinidad.

Départ de Dakar à 18 heures 35. Arrivée le 4 juillet à Borinquen Field (Porto-Rico) à 5 heures 30 (heure locale) soit une durée effective du voyage de 15 heures 55.

Nous sommes reçus par le commandant de la Base aérienne et installés dans une villa.

Notre voyage se trouvant abrégé par cette étape unique, nous avons à attendre jusqu’à mercredi matin avant de le poursuivre, car nous sommes attendus à Washington le mercredi 7 à 14 heures 30, seulement.

Le bruit circule que l’amiral Robert serait à Porto-Rico pour discuter avec l’amiral Hoover les questions traitant de la soumission de la Martinique. Accompagné du colonel Dostert, je vais dans un avion de tourisme jusqu’à St-Jean, capitale de PortoRico pour, d’une part, me renseigner sur le bien-fondé de la présence de l’amiral Robert, et d’autre part, me présenter au nom du général au général Pratt commandant les troupes de la région.

L’amiral Robert n’est pas à Porto Rico, les discussions ayant lieu à la Martinique même où se trouve actuellement l’amiral Hoover. Le général Pratt est très surpris de notre arrivée, car il ne nous attendait que le lendemain, et il décide de rentrer à la base aérienne pour se présenter au général. Le retour s’effectue donc avant le déjeuner, dans l’avion du général Pratt.

Déjeuner au Mess des officiers, et après le déjeuner, à l’invitation du général Pratt, je repars avec le général Giraud pour St Jean, pour visiter la ville. Retour le soir vers les 18 heures.

Dans le courant de la matinée, le général Giraud avait visité en détail toutes les installations de la base aérienne.

La journée du lundi 5 se passe à visiter le pays autour de la base.

Mardi 6, le général et les officiers l’accompagnant sont invités à diverses réceptions organisées par le gouverneur de l’Île, l’Amiral Hoover (rentré de la Martinique) et le général Pratt.

L’ordre est le suivant : arrivée à l’aérodrome de St-Jean vers 11 heures, nous sommes conduits à l’État-major du général Pratt situé dans un ancien palais espagnol, où les honneurs sont rendus au général par une compagnie d’infanterie. Une musique militaire exécute les différents hymnes nationaux. Cocktail offert par le général Pratt et ses officiers dans les bureaux de l’État-major.

Avant de se rendre au déjeuner qu’offre l’amiral Hoover, nous rendons visite au gouverneur de Porto Rico. Le déjeuner a lieu chez l’amiral Hoover dans une maison récemment construite, au fond d’une petite baie que protège un ancien fort espagnol.

Après le déjeuner, visite de la ville, du quartier des résidences privées, du Fort de St Jean, et enfin, arrivée chez le gouverneur où une réception est offerte pour présenter le général aux différentes personnalités de l’Île.

Retour à la base vers 19 heures.

Le lendemain 7 juillet à 6 heures, départ pour Washington que nous survolons vers 14 heures, c’est-à-dire une demi-heure en avance sur l’horaire prévu. Nous avons donc tourné en rond dans le brouillard, en attendant l’heure officielle d’arrivée. Atterrissage à 14 heures 30 et réception.

Le général était attendu par les plus hautes personnalités militaires américaines : L’amiral Leahy représentant le président Roosevelt, le général Marshall, etc. Le général Bethouart et les membres de sa mission ainsi que les représentants du général de Gaulle.

Deux bataillons d’infanterie rendent les honneurs.

Le général est conduit directement au lieu de résidence qui lui a été assigné : Blair House qui est la maison réservée aux Chefs d’État rendant visite au président Roosevelt. Elle est située vis-àvis du State Départment, et à une centaine de mètres de la Maison Blanche.

Le séjour à Washington du général se prolonge jusqu’au dimanche 11 à 16 heures.

Pendant cette période, le général rencontre successivement et à plusieurs reprises, le président Roosevelt, l’amiral Leahy, tous les membres du gouvernement et toutes les personnalités militaires importantes.

Presque tous les repas sont pris par les banquets. Les deux plus marquants sont :

1°) — Le déjeuner offert par monsieur Mac Cloy, secrétaire à la Guerre, dans les nouveaux locaux du War Department ; le Pentagon Building est une construction récente de dimensions colossales dans laquelle travaillent 55 000 employés. Il est aménagé comme une ville.

2°) — Le dîner à la Maison Blanche ; reçus par le président, quelques ministres et officiers généraux.

Au moment du toast, le président annonce le débarquement en Sicile qui vient de s’effectuer quelques heures auparavant. Il parle simplement, mais avec émotion de cette opération militaire qui est le premier pas de la libération de l’Europe, et, comme il dit « le début de la fin. » Il attire l’attention de tous sur la coïncidence qu’il y a entre l’annonce de cette grande nouvelle et la présence à sa table du général Giraud.

Le dimanche 11 à 16 heures, le général s’envole accompagné du commandant Beauffre et du capitaine Viret vers Fort Benning qui est le centre d’instruction le plus important des États-Unis.

Lundi 12 — Le général arrive à New York, venant de Fort Benning, vers 19 heures.

Mardi 13 — À 8 heures, le général part en automobile pour l’école de West Point.

 

Tout le convoi est encadré d’une imposante quantité de policiers en motocyclette, et suivant les traditions bien américaines, ils marchent à toute allure au milieu de coups de sirène et de coups de sifflet.

 

L’arrivée à l’école de West Point a lieu vers 10 heures, et le général est reçu par une batterie d’artillerie qui tire un nombre de coups réglementaires, un peloton d’écuyers.

Il est accueilli par le général commandant l’école suivi d’un certain nombre d’instructeurs. Il est immédiatement conduit au Bureau du commandant de l’école où il signe le Livre d’Or.

Après avoir visité l’école, il passe en revue les cadets de première année, et devant le monument élevé à l’École Polytechnique française, il leur adresse quelques mots. Ensuite, il est conduit dans une des cours intérieures, et devant lui défile le même contingent de cadets tandis que la musique joue la Sambre et Meuse.

Il visite quelques chambres où sont logés les cadets, et en particulier, celles qu’habitèrent le général Pershing et le général Mac Arthur. L’un des lits est actuellement occupé par le fils du général Eisenhower.

Immédiatement après, le général est conduit au réfectoire qui est une énorme salle en forme de V. À la base du V, il y a une tribune où se tient un certain nombre de « Gradés ». L’entrée des cadets est faite selon un rite qui date depuis la création de l’école, c’est-à-dire : ils rentrent au pas de course et se tiennent à leur place, les yeux baissés, sans prononcer une parole jusqu’au moment où les gradés de service les autorisent à parler…

À l’extrémité de l’une des branches du V se trouve une grande fresque représentant tous les chefs militaires américains et certaines périodes de l’histoire militaire américaine. Il a été remarqué que dans le coin inférieur droit, le général Joffre est représenté assis à une table de campagne, entouré d’un ou deux officiers.

Le général et sa suite déjeunent au Mess des officiers.

Après le déjeuner, nous sommes conduits en voiture aux différents champs de manœuvre, et successivement, nous traversons le terrain de manœuvres (environ 800 hectares) où les cadets sont initiés pratiquement à toutes les activités du métier militaire.

À 14 heures 30, le général prend congé du général commandant l’école et rentre à New York, toujours précédé et entouré d’une nombreuse police.

À son retour à l’hôtel, le général reçoit différentes personnalités françaises.

Vers les 16 heures, il offre une réception à la colonie française, puis assiste à un dîner qu’il offre également aux membres de sociétés américaines qui, depuis de nombreuses années, travaillent au bénéfice des œuvres françaises.

Mercredi 14 — à 7 heures 30, le général et sa mission se rendent au quai de Brooklyn et assistent, à bord du Richelieu, à l’envoi des couleurs. Le général passe en revue tout l’équipage de ce navire qui a été rangé le long du quai.

Après avoir adressé aux officiers de l’équipage quelques paroles, il visite rapidement les nouvelles installations et les aménagements qui ont été apportés au Richelieu.

Retour à l’hôtel vers 9 heures. Réception des Délégations françaises des associations françaises. Puis à 12 heures 15, départ pour le terrain d’aviation de la Guardia où nous nous envolons pour Détroit.

Arrivée vers 16 heures 15. Immédiatement, nous sommes conduits à l’usine Ford de Rivière-Rouge. Cette usine construite bien avant la guerre, a subi une adaptation aux besoins des fabrications nouvelles. Nous visitons les ateliers où les nouveaux moteurs de 2000 CV sont construits et réceptionnés. Ensuite, nous parcourons en automobile toute l’usine, le port, les fonderies, le laminoir, l’usine des sous-produits, les différents ateliers mécaniques.

Après la visite de l’usine, nous regagnons Détroit vers 18 heures.

Le général, jusqu’à présent, avait été très surveillé par la police. Mais il obtient comme faveur spéciale, l’autorisation de se mettre en civil et de se promener en automobile comme un simple touriste. Il est conduit par le chef de la Sécurité à différents clubs en dehors de la ville. Petite promenade qu’il apprécie grandement.

Le dîner lui est offert par les industriels de la région. On remarque les représentants de Ford, de Chrysler, de Packard, de la General Motor, plus quelques officiers supérieurs des Services techniques. En tout une quarantaine de personnes. Au milieu de la salle qui est décorée aux couleurs françaises et américaines a été placé un modèle de char Sherman réduit au quart. Le général commandant les Services techniques de la région adresse la bienvenue au général Giraud qui, à son tour, parle de l’effort de guerre français.

Puis successivement, les représentants des différentes industries font un exposé de leurs activités.

Jeudi 15 juillet, dès 8 heures, le général part visiter les usines Chrysler où sont fabriqués les chars Sherman. La construction de ce matériel nous est montrée dans ses plus petits détails. Le circuit que nous effectuons dans l’usine aboutit logiquement aux quatre chaînes de montage, et à la sortie même des véhicules finis. À la fin de cette inspection, qui correspond avec un changement d’équipe, 5 ou 600 ouvriers entourent le général. Celui-ci leur exprime son admiration, sa satisfaction et ses remerciements pour l’effort qu’ils accomplissent. La réaction des ouvriers est très sympathique, et tous cherchent à serrer la main du général.

L’usine Chrysler a été construite spécialement pour la fabrication des chars Sherman, et il est remarquable que le premier véhicule sortît, fini de l’usine, six mois seulement après la pose de la première pierre.

Nous sommes ensuite menés à la nouvelle usine Ford où sont fabriqués les avions « Liberator ».

Nous quittons l’aérodrome de l’usine Ford à 16 heures pour atterrir deux heures plus tard à Ottawa.

Le général est reçu par le général La Flèche, ministre, par les autorités militaires, par le commandant Bonneau représentant le général de Gaulle.

Nous sommes conduits au Château Laurier qui est le grand hôtel d’Ottawa.

Dès notre arrivée, on se rend compte de l’atmosphère nouvelle dans laquelle nous devions vivre pendant trois jours. Tout ce qui est français au Canada a une très grande influence. Aussi l’accueil qui est réservé par la population assemblée devant l’Hôtel, dans le hall de l’Hôtel, est-il très chaleureux. Pourtant, ce premier contact avec le Canada se fait dans une région d’influence anglaise.

Le soir, monsieur Mackenzie King offre un banquet à Country Club, auquel sont présentes de nombreuses personnalités canadiennes. Mais il faut remarquer la présence non seulement du représentant du général de Gaulle, mais également de l’ancien ministre du Gouvernement de Vichy.

 

Dans son allocution, monsieur Mackenzie King prend soin de parler tout autant de ce ministre que du représentant du général de Gaulle, car, en effet, la situation de la France au Canada est appréciée de façon très particulière : nous devions apprendre que le Canada, c’est-à-dire les Canadiens français ne connaissent qu’une France, celle qui est actuellement occupée par l’Allemagne.

Si le gouvernement que préside monsieur Laval n’est pas très apprécié, il est de fort mauvais goût cependant d’attaquer d’autres représentants français qui demeurent, pour le Canadien, les représentants de la France. En d’autres termes, tout ce qui est fait en France au nom des Français bénéficie d’un préjugé favorable.

Le lendemain 16 juillet, le général se rend à une conférence de presse présidée par monsieur Mackenzie King, dans l’une des salles du Parlement d’Ottawa. Le général fait un exposé très complet de la guerre depuis son début, de la situation présente et de la situation future.

Ensuite, le général se rend à l’aérodrome d’Upeland qui est un centre d’instruction pour pilotes et auquel doivent être affectés un certain nombre de pilotes français venant d’Afrique du Nord. Après cette inspection, il rend visite au gouverneur du Canada, Lord Athlone.

Le déjeuner est offert par le général aux principales personnalités canadiennes présentes.

À 16 heures, le Premier ministre reçoit le général Giraud à la Chambre des Communes.

De 16 heures 30 à 18 heures, le général reçoit la colonie française et le corps diplomatique.

À 19 heures, départ d’Ottawa pour Montréal. Dès l’arrivée dans la province de Québec, la réception qui nous est faite prend un caractère très différent. Les Canadiens français conservent jalousement un attachement très grand pour la France, basé sur le respect de traditions séculaires, et il s’ensuit que toute critique à la France, quels qu’en soient les motifs, n’est pas acceptée.

De l’aérodrome de Dorval jusqu’à l’Hôtel Windsor où nous devions habiter pendant deux jours, ce fut l’occasion de nombreuses manifestations de sympathie de toute la population présente. Les enfants des écoles étaient rangés le long de la route, agitant d’innombrables petits drapeaux français.

 

Chaque maison bordant la route était décorée aux couleurs françaises.

La réception qui nous fut faite à l’arrivée de l’hôtel avait le même caractère, et le général fut obligé de se présenter au balcon pour recevoir les acclamations de la foule.

À 21 heures, le Premier ministre de la Province du Québec, monsieur Adelard Godboud offrait un dîner au général et au personnel de sa mission.

Samedi 17 juillet, vers 8 heures 30, nous quittions Montréal en automobile pour visiter les usines Sorel éloignées d’environ 60 kms. Tout le long du parcours, ce furent les mêmes manifestations de sympathie envers les représentants de la France.

L’usine Sorel a été construite avant 1940 par l’association de moyens Français et Canadiens. Quoique petite, elle occupe environ 3 000 ouvriers. Elle est un modèle du genre : on y trouve le four électrique pour la création même de l’acier spécial, le marteau pneumatique pour la forge du lingot, les gros tours pour les embouches de canon, les fours pour les traitements thermiques, et enfin, tout le petit outillage qui permettent de réaliser le canon de campagne de 25 livres et certains canons de marine.

La promenade à l’intérieur de l’usine s’effectue entre la haie des ouvriers qui ont quitté leur travail pour voir le général, quoiqu’il eût été convenu qu’après la visite, tous les ouvriers seraient rassemblés pour écouter l’allocution que le général doit leur adresser. L’atmosphère y est très sympathique et les quelques paroles que le général prononce sont chaleureusement accueillies.

Le retour à Montréal s’effectue par le même itinéraire, et cette fois, le convoi est obligé de s’arrêter à plusieurs reprises pour recevoir des fleurs des mains des enfants des écoles qui se sont groupés tout le long du parcours.

Avant de se rendre au déjeuner qui est offert par la ville de Montréal, nous passons à l’Hôtel de Ville où une réception a été organisée pour que le général puisse être présenté à un nombre considérable de Canadiens venus pour le saluer.

À 16 heures, inspection au parc Lafontaine, des élèves officiers de l’École militaire de Saint-Jérôme. Il y a à noter que toute l’instruction de ces élèves officiers est faite en français. Ils sont environ 2 000 qui défilent devant nous aux accents de la Sambre & Meuse. Aussi l’enthousiasme dans la foule qui nous entoure est-il très vif.

Le défilé est à peine terminé que le barrage de police est rompu et des femmes trainant à leurs côtés des enfants se précipitent vers le général dans l’espoir de pouvoir lui serrer la main, mais peut-être surtout pour montrer à leurs enfants un général français.

À 17 heures, réception à l’Hôtel Windsor de la Colonie française de Montréal. Il y avait environ 1 500 personnes. Après que le général eut serré la main de toutes les personnes présentes, il fut obligé de leur adresser la parole et les requêtes qui lui furent présentées dans ce but marquent bien l’esprit qui animait tous les Canadiens français à notre égard. Il était demandé au général, non pas de faire un discours, mais de parler comme s’il s’adressait à ses enfants. Il est inutile de dire que cette réception fut des plus chaleureuses et enthousiaste, et que l’allocution du général fut écoutée dans le plus profond silence.

Le soir, à 20 heures 15, le général avait invité à sa table les personnalités civiles et militaires canadiennes les plus marquantes.

Dimanche 18 juillet à 9 heures, le général et sa suite se rendent à pied à la cathédrale qui est à quelques centaines de mètres de l’hôtel.

Après la messe, le général reçoit dans son hôtel un certain nombre de visiteurs.

Rien d’officiel n’avait été prévu pourtant pour le déjeuner, l’après-midi, et le dîner, parce que notre départ avait été fixé pour ce même jour, mais par suite d’un accroc dont nous ne connaîtrons jamais l’origine, il n’y avait pas d’avion à Montréal pour nous transporter en Écosse. Force fut donc de remettre ce départ au lendemain.

Après un déjeuner intime, le général fut conduit en automobile à travers la ville et les environs.

Lundi 19, rien à signaler de particulier jusqu’à l’heure du départ pour Terre-Neuve qui eut lieu à 12 heures. Nous arrivions à l’aérodrome de Gander quatre heures plus tard. Après un arrêt de deux heures, nous repartions pour l’Écosse.

Mardi 20, l’arrivée se faisait à l’aérodrome de Prestwick au sud de Glasgow, onze heures plus tard, mais à 12 heures 35 locales.

Le général était attendu par les autorités militaires. Après un déjeuner rapide, qui eut lieu au Mess de la base, nous montions dans l’avion personnel du roi d’Angleterre qui avait été envoyé pour nous transporter jusqu’à Londres.

Arrivée à Londres, à l’hôtel Ritz, le mardi 20 à 17 heures.

Pendant son séjour à Londres, le général a été reçu par le roi, et a rencontré le Premier ministre, le secrétaire d’État à l’Extérieur, le ministre de l’Air, le ministre de la Guerre, etc. Il a été présent à une séance de l’État-major combiné, a tenu une conférence de presse, a passé en revue quelques troupes gaullistes (environ un bataillon) a visité l’État-major du Fighter Command, et a reçu à son hôtel d’innombrables visites.

Enfin vendredi 23 à 16 heures 30, nous prenions l’avion à l’aérodrome de Bomington pour Prestwick (environ deux heures de trajet) ; puis, après avoir dîné, nous repartions à 22 heures 15 à destination de Marrakech où nous atterrissions le lendemain samedi. Après avoir fait les pleins d’essence, nous reprenions la direction d’Alger pour atterrir définitivement à 13 heures 40.